PLFSS 2019 : des réformes sociales financées par les assurés sociaux

Plan pauvreté, plan de transformation du système de santé, réforme du reste à charge zéro…. Les annonces du gouvernement pour réformer la santé et le social à l’horizon 2022 se multiplient. Jean-Paul BENOIT, président de la Mutualité Française Sud, Provence Alpes-Côte d’Azur propose aux médias régionaux d’échanger sur ces thèmes.

Des réformes santé et sociale financées par les assurés sociaux

Tout d’abord, la Mutualité Française se félicite de certaines mesures de prévention et d’accès à la santé. Notamment sur les mesures de dépistages et vaccination renforcées pour les jeunes, mesures sur les médicaments etc.. qui vont dans le bon sens.

Toutefois, la Mutualité alerte sur un «100% santé » qui donnent l’illusion aux assurés sociaux d’une prise en charge de tous leurs frais de santé sans aucun reste à charge. Or, ces mesures ne s’adresseront qu’aux personnes couvertes par une complémentaire santé. de plus, elles porteront que sur les frais d’optique, du dentaire et d’audio, laissant de côté les dépassements d’honoraires des consultations, des actes de radiologie ou biologie ou les frais hospitaliers.

De plus, le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2019 prévoit de nouveaux efforts de financement du système de santé et de ses différentes réformes par les Mutuelles. Ce qui revient à faire financer ces réformes sociales par les adhérents mutualistes. Et pourtant, il revient aux parlementaires que cet effort soit possible sans hausse de cotisation pour les adhérents. Pour cela La Mutualité Française demande la suppression des taxes sur les contrats de complémentaire santé qui pèsent à plus de 14%.

Les restes à charge en région Sud, Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le renoncement aux soins est une réalité en France qui touche près d’un tiers de nos concitoyens et selon certaines sources un français sur deux. Les causes sont multiples (manque de temps, délais trop longs, report des soins..) et l’une d’entre elle est le reste à charge pour les assurés sociaux. Selon les soins pratiqués, il peut chiffrer ! En France, on estime que chaque assuré social dépense en moyenne 2970 € pour se soigner et de cette somme, 250€ restent à leur charge.

C’est dans notre région que le reste à charge est le plus élevé de France (506€ par personne protégée). Le montant de remboursement du régime général est quant à lui de 1551€ (moyenne nationale : 1050€), montant le plus élevé après la Corse. Le ticket modérateur régional est quant à lui de 244€ ( le plus important de France également). Synthèse de l’Etude « Coût du risque de l’Assurance maladie complémentaire 2018-2019 », Etude Interne Mutualité Française, juillet 2018.

La part qui reste à la charge de l’assuré est très variable selon les soins. Elle est par exemple de 2,3 % pour les soins hospitaliers. Elle atteint 22 % pour l’optique, 25 % pour le dentaire et 56 % pour l’audioprothèse, malgré une intervention conséquente des organismes de complémentaire santé. Ces derniers prennent en charge 74 % de la dépense totale pour l’optique, 452 % pour le dentaire et 31 % pour l’audioprothèse. (Source Les dépenses de santé en 2016, résultats des comptes de la santé, édition 2017, DRESS, http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/ve-3.pdf