[Visioconférence] Addiction : tous accros ? le replay disponible !

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Le 26 novembre dernier, nos experts addiction Justine et Fabrice ont proposé une visioconférence sur les addictions. Qu’est ce qu’une addiction, à quel moment peut-on commencer à parler d’addiction ? Quelles différences existent-ils entre les addictions, quelles sont les solutions pour se soigner ? Nous vous proposons de vous remettre à jour sur les addictions

Les drogues, premiers facteurs de dépendance

Justine et Fabrice ont commencé leur intervention en rappelant qu’une addiction se caractérise lorsqu’il y a consommation par besoin. C’est à dire qu’on ne consomme plus par envie, mais pour ne plus être en manque.

Il est bien connu que nous pouvons être dépendant à une drogue. Pour être considéré comme étant une drogue, un produit doit avoir ces trois critères :

  • Qu’il rende dépendant
  • Qu’il modifie le psychisme ou le physique
  • Qu’il soit toxique pour l’organisme

Il existe deux types de drogues :

  • Les drogues légales, elles sont autorisées et réglementées telles que l’alcool, le tabac, les médicaments, les boissons énergisantes.
  • Les drogues interdites, dont la loi proscrit l’usage et la vente comme le cannabis, la cocaïne, l’héroïne…

A savoir que l’autorisation ou l’interdiction d’une drogue n’est pas strictement fondée sur sa dangerosité. D’autres facteurs entrent en ligne de compte tels que l’histoire, la culture ou même l’intérêt thérapeutique, souvent évoqué pour le cannabis. Aussi, de nouvelles drogues apparaissent sur le marché sans que leur statut soit encore clairement défini, comme les drogues de synthèse par exemple.

Cependant, l’addiction peut être comportementale, c’est à dire sans dégagement de substances psychoactives. Les exemples les plus connus sont:

  • Les jeux (jeux d’argent, pari sportif, jeux à gratter, casino…) et les jeux vidéos
  • Les achats compulsifs
  • Le sexe
  • Le sport
  • Les réseaux sociaux

Il en existe d’autres comme la nourriture, la violence, la scarification et la mutilation…

Webconférence du 26 novembre

Comment déceler une dépendance ?

Pour savoir si vous êtes dépendant ou non, il suffit d’essayer d’arrêter pendant un certain temps…. Et pas juste quelques heures !!

  • Vous ne ressentez pas de difficultés particulières, alors vous n’êtes pas dépendant. Toutefois, votre consommation peut devenir problématique, les quantités absorbées peuvent être de plus en plus importantes, la fréquence augmente et les conséquences sociales de plus en plus nombreuses.
  • Vous rencontrez des difficultés, vous êtes stressé, vous parlez mal, vous n’êtes pas comme d’habitude. Ces signes montrent que vous perdez le contrôle de votre consommation et que vous risquez de devenir dépendant. Dans ce cas-là, il ne faut pas hésiter à demander conseil, à revoir sa consommation et si besoin se faire aider.

Qu’est ce qui fait qu’on devient plus rapidement dépendant ?

  1. Si on aime et qu’on éprouve du plaisir, on aura qu’une envie : recommencer! On a donc plus de risque d’être accro ! Justine prend en exemple les séries télé; quand on regarde le premier épisode d’une série, si on a aimé nous pouvons en regarder un deuxième d’affilée et voire tous les épisodes de la saison en un week-end !
  2. La composition des produits, certains sont plus addictifs que d’autres. Dans le tabac, il y a plus de 4000 produits dont la plus part sont des addictifs
  3.  La quantité et la fréquence, plus on consomme, plus il y a de risque d’être dépendant.
  4.  L’âge, plus on commence jeune, plus il y a de risque d’être dépendant. Le cerveau atteint sa maturité en moyenne à l’âge de 25 ans. Ce qui veut dire que tout ce qui est mis en place avant 25 ans est plus destructeur pour notre santé.
  5. Les fréquentations : Si on aime le cannabis et que notre entourage en consomme, il y a alors plus de risques de perdre le contrôle de notre consommation. Il faudrait alors diversifier ses fréquentations.
  6. Le moment de la journée, plus  la consommation est faite tôt dans la journée, plus j’ai de risques.
  7. Si on consomme seul. En groupe, on consomme souvent pour passer un bon moment, pour le côté festif, le plaisir, dans ce cas ce n’est pas une addiction. Par contre si on consomme seul c’est parce qu’on en a besoin, il y a alors plus de risque de perdre le contrôle. Attention, on peut consommer en groupe et être dépendant.
  8. Lorsqu’on consomme pour oublier ses problèmes,  si on consomme un produit avant de dormir, pour s’aider à s’endormir,  c’est une consommation par besoin, celui de dormir. Dans ce cas, l’addiction est déjà installée.
  9. L’ennui, avoir de longues périodes sans activités constructives, intéressantes ou enrichissantes, favorise la perte de contrôle de la consommation.

Quelles sont les aides pour lutter contre une addiction ?

Vous vous rendez compte que votre consommation peut devenir problématique et risque de vous conduire à une réelle addiction, voici quelques pistes pour vous aider :

  • les sites compétents, pour plus d’anonymat : Drogue info service, joueurs info service, alcool info service
  • Les Consultations de Jeunes Consommateurs (CJC) : une aide est apportée aux jeunes et à leur entourage. Toutes les problématiques d’addiction peuvent être abordées telles que l’usage de drogue, la pratique de jeux vidéo, d’argent ou l’usage d’internet,
  • Les Centres de soins, d’accompagnement et  de prévention en addictologie (CSAPA), qui permettent de faire le point sur les difficultés rencontrées et proposent un accompagnement vers l’arrêt, la consommation modérée de drogues ou vers un traitement de substitution pour les personnes dépendantes aux opiacés et  à l’alcool.  De plus, la personne bénéficie d’une prise en charge globale avec différentes approches.
  • L’entraide : ces groupes permettent l’échange et l’entraide entre  usagers de drogues ou les membres de leur entourage. Cependant ils sont beaucoup moins développés que pour les problèmes d’alcool.
  • Les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques liés à l’Usage de Drogue (CAARUD) reçoivent les usagers de drogues qui ne sont pas engagés dans l’arrêt de leur consommation mais qui sont exposés à des risques majeurs de contamination (hépatites, VIH) et d’infection (abcès, plaies…)