Surréaliste !
Lors d’une émission sur France 3 Rhône-Alpes la secrétaire d’Etat à la santé, Nora Berra, n’a pas manqué d’aplomb en déclarant : » J’appelle la Mutualité Française à la raison pour ne pas répercuter la hausse de la taxation » sur les tarifs. Dans une interview accordée à Libération le lendemain, Etienne Caniard répond : « Quand le baril de brut augmente, les prix à la pompe aussi. Et bien là, c’est pareil ».
La secrétaire d’Etat a également déclaré : « Les Mutuelles font des marges. Ce ne sont pas des entreprises comme les autres. Elles mutualisent des fonds justement pour participer à une mission de service public ».
Que faut-il comprendre? Qu’en France, plus on n’est « pas comme les autres » (organismes à but non lucratif) et avec « une mission de service public » plus on est susceptible de se faire taxer?
Il y a 4 raisons qui expliquent les hausses de tarif des complémentaires santé, la première peut apparaître logique et les 3 autres plus discutables :
1. L’augmentation du coût de la santé du fait des progrès techniques divers, de l’allongement de la durée de vie… ;
2. Le transfert des charges : la couverture par la Sécurité sociale diminuant régulièrement, c’est soit la personne, soit les mutuelles qui prennent en charge ces coûts ;
3. L’augmentation des taxes : les taxes sur le chiffre d’affaire des complémentaires sont passées de 1,5 à 10 % : 6,5 % pour financer la CMU et 3,5 % pour financer la Sécurité sociale (1er janvier 2011) et depuis le 8 septembre 2011 à 7%
4. Les exigences européennes de fonds propres qui ne cessent d’augmenter (règle de solvabilité). Les complémentaires doivent avoir des résultats positifs pour pouvoir constituer des fonds propres. On est passé, depuis 2002, de 10 % des cotisations à mettre en réserve à 20 % puis à 40 % actuellement.