Quel système de santé pour ce 21ème siècle ? (1ère partie)

Telle était la question du débat organisé dernièrement en mairie d’Avignon par la Mutualité Française Provence-Alpes-Côte d’Azur, où participait plus d’une centaine de délégués.

En préambule à ce débat et après le mot de bienvenue du président régional Jean-Paul Benoit, Colette Bec, professeur émérite à l’Université Paris-Descartes, a fait un rappel historique de l’évolution de la sécurité sociale (Cf. l’intervention complète en bas de page). Elle a ainsi apporté des éléments de réponse à la « crise de la Sécurité sociale ou crise de la démocratie ? » en faisant part de ses quatre préoccupations majeures qui sont liées entre elles. Comme la question de la solidarité et plus particulièrement celle de l’éducation à la solidarité qui doit interpeller tout un chacun : « éduquer en vue de développer le sens des responsabilités ».

 

Etienne Caniard, Domonique Polton, Serge Delcourt, Colette Bec réunis pour débattre de la santé de demain

Autour de Serge Delcourt, journaliste à France Bleu Vaucluse, Colette Bec, Dominique Polton, économiste et conseillère auprès du directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), et Etienne Caniard, président de la Fédération nationale de la Mutualité Française, ont donné leur vision du système de santé d’aujourd’hui et de demain. « La sécurité sociale sert à soigner et elle fait son job, avec un accès particulièrement large et précoce à beaucoup d’innovations médicamenteuses par rapport à d’autre pays », comme l’a souligné Dominique Polton.

En adéquation avec ces propos, Etienne Caniard pense qu’ « il y a un déplacement des notions de solidarités et le véritable enjeu est l’organisation du système en prenant en compte la solvabilisation et le remboursement des dépenses ». Et de rappeler que la Mutualité n’est pas concurrente de la Sécurité sociale mais bien complémentaire.

Plus d'une centaine de participants pour débattre de la santé de demain

Reste à charge, garanties, dépassements d’honoraires, réforme de la médecine de ville, nouvelles alternatives médicales, modèles économiques, rôle de chacun, place des innovations, enjeux liés au vieillissement de la population, sont autant de sujets abordés dans les deux heures imparties avec la participation des délégués mutualistes présents dans la salle.

« Ces questions méritent un débat public, un débat quantitatif mais aussi qualitatif sur les ressources médicales, on y va trop lentement. Il faut faire face aux tensions, il faut réfléchir à des alternatives. Il est nécessaire d’introduire des choses nouvelles, il y a de la place pour de vraies innovations. C’est notre défi à tous » souligne Dominique Polton.

Le 21e siècle voit l’émergence des progrès thérapeutiques, il est donc indispensable organiser l’articulation du système de santé et son financement. La Sécurité sociale est une valeur-ajoutée collective qu’il ne faut pas instrumentaliser. L’éducation à la solidarité est une priorité  tout comme l’importance du vivre ensemble.

Les difficultés d’accès aux soins de premiers recours des populations fragiles, soulevées par Jean-Paul Benoit en ouverture de la conférence, ne trouveront pas de réconfort dans la nostalgie mais bien dans un dialogue ouvert entre tous les grands acteurs de la santé dont fait partie la Mutualité Française. La transformation s’écrira ensemble.

Cette conférence a été co-organisée par l’Union régionale de la Mutualité Française Paca et la mairie d’Avignon, en partenariat avec l’Union régionale de la Mutualité Française Languedoc-Roussillon.

Isabelle Cambos.