3 Questions à Serge Jacquet… Vice président de la Mutualité Française Paca en charge du groupe projet renouvellement générationnel.

La Mutualité Française Paca a mis en place un groupe de travail composé de représentants mutualistes pour se pencher sur la problématique du renouvellement générationnel

@Mutpaca : Serge Jacquet, pourriez-vous nous en dire plus sur ce groupe de travail ?

Serge Jacquet : Bien sur ! Les multiples évolutions que nous connaissons impactent directement nos mutuelles. Ces évolutions sont de natures sociales, réglementaires et ou législatives. Elles sont aussi la source de nouvelles contraintes et ont des répercussions sur nos gouvernances.
Ce constat clairement posé doit interpeller tous nos groupements : c’est un sujet majeur puisqu’il traite à la fois de l’entrée massive des contrats collectifs avec la mise en place de l’ANI, de la place des jeunes, de la loi sur la parité applicable au 1er janvier 2017 et de la nécessaire recherche pour être le plus représentatif de nos adhérents. Le tout couvert par des contraintes émises par l’ACPR…

C’est également un sujet transversal puisqu’il concerne toutes les mutuelles et par voie de conséquence les instances fédératives. Notre Union régionale, après un débat sur ces questions conduit au sein de notre Bureau, a souhaité sensibiliser l’ensemble des groupements. La première décision du bureau a été de mettre en place un groupe de travail.

@Mutpaca : Justement qui compose ce groupe de travail et quelles sont les missions ?

S.J : Au printemps, nous avons adressé un courrier à l’ensemble de nos mutuelles adhérentes pour les solliciter. Certaines nous ont répondu comme la MGEN, la MGET, Intériale, la MGP, la Mutuelle de France Plus, Mutame, Eovi MCD, Mutuelle Lou Clapas et Adréa. Elles constituent aujourd’hui le noyau dur de ce groupe de travail, toutefois le groupe reste ouvert aux mutuelles qui le souhaitent.

Nous nous sommes déjà réunis 2 fois cette année pour travailler autour de 2 axes :

  1. Dresser un état de situation réel de la gouvernance de nos mutuelles,  recenser leurs besoins, leur méthode d’organisation, leur fonctionnement, leur manière de se préparer aux évolutions certaines. Recenser aussi les expérimentations en termes de renouvellement générationnel…
  2. Proposer quelques pistes de réflexion pour engager nos groupements sur une prise en compte du renouvellement générationnel.

Sur le 1er axe, nous avons ainsi acté qu’il était indispensable de revoir les méthodes de fonctionnement, de prioriser, de dégager des actions cibles avec un étalement dans le temps : nous ne pourrons pas auditer les 198 mutuelles adhérentes à l’union régionale !

Sur le second axe, quelques propositions ont été avancées. Nous souhaitons innover dans nos méthodes, par exemple nous nous sommes questionnés sur l’opportunité de s’inspirer de techniques des ressources humaines (GPEC, entretiens annuels d’évaluation ou de motivation) pour recruter, accompagner nos élus… qui devrait aboutir à la création d’une boîte à outils pour nos groupements.

@Mutpaca : une boite à outils ?

S.J : Oui tous nos groupements n’en sont pas au même stade, n’ont pas les mêmes besoins ou la même culture. On n’envisage pas le renouvellement générationnel de la même manière dans une mutuelle interprofessionnelle que dans une mutuelle de fonctionnaires. De même, envisager le renouvellement que par la lorgnette des élus est un leurre, il faut aussi reconquérir nos salariés, se pencher sur la transmission des savoirs, des valeurs. Il faut aussi se questionner sur ce que nous avons à offrir aux jeunes, aux femmes mais aussi se questionner sur la jeunesse : quelle est-elle aujourd’hui ?  Idem pour la question du bénévolat des femmes et plus largement de la population active : quel engagement leur proposer ? Quand, en semaine, le week-end ? A quelle fréquence ?

Enfin dernier point, et non des moindres, il faut que nous, élus, réapprenions à donner l’envie.

Un plan d’action

Les membres du comité de pilotage ont convenu de la création d’une boite à outils pour les groupements. Celle-ci est construite autour de 3 axes : sensibiliser et valoriser, accompagner, former.

SENSIBILISER ET VALORISER :

Objectif : sensibiliser nos groupements à cette thématique, réapprendre à nous approprier notre environnement extérieur.

Action : dans le cadre du mois de l’économie sociale 2015 les membres du groupe de travail ont opté sur l’organisation d’une restitution des Cahiers de l’observatoire de l’ESS qui sera publié en septembre par la CRESS Paca et dont le thème cette année sera le renouvellement générationnel dans les entreprises de l’ESS. Si cela est possible cette réunion pourrait être couplée avec une présentation sociologique de la jeunesse d’aujourd’hui. Organiser des séminaires de réflexion autour de la jeunesse, c’est quoi être jeune aujourd’hui ? Et aussi sur le rôle et l’investissement bénévoles des femmes… C’est un moyen de sensibiliser et d’ouvrir des échanges sur ces thématiques.

ACCOMPAGNER (les militants et les salariés)

Objectif : aider au recrutement de nouvelles vocations, accueillir les nouveaux délégués et salariés dans les mutuelles, organiser le transfert des savoirs et de la culture mutualiste, privilégier le modèle de formation des pairs par les pairs…

Action :

1. les militants

Elaborer un guide d’accueil du nouvel élu, préparer un modèle d’appel à candidature pour de nouveaux bénévoles, préparer en amont leurs venues/tâches etc…Préparer des portraits d’élus bénévoles pour valoriser leurs parcours, le bien-être et le satisfécits de leur engagement.

2. les salariés

Créer un guide d’intégration pour les nouveaux salariés, créer du lien entre salariés et bénévoles (séminaires ? Journée d’échanges ? Supports de com interne pour valoriser et communiquer sur le travail des élus)

Promouvoir l’emploi et la diversité des métiers mutualistes en continuant d’investir les salons étudiants ou professionnels de la région, ouvrir des pistes d’accueil de stagiaires et leur remettre un guide de nos pratiques. 

FORMER :

Objectif : la formation est un point névralgique du renouvellement générationnel : elle est indispensable à la pratique de certains mandats, à la sécurisation des parcours des élus et le retour à l’emploi.

Action : Renouer les partenariats avec les académies afin de mettre des filières de formation « en local ». Proposer de nouvelles formes de formations plus en adéquations avec une activité professionnelle : e-learning, cours du soir, Mooc etc…