Pratiquer une activité physique régulière permet de diminuer les risques de développer une maladie grave (cancer ; diabète ; obésité ; infarctus etc…). L’activité physique améliore également la condition mentale. Pour ces deux raisons, la pratique régulière d’un sport, qu’il soit individuel ou collectif, tend à devenir de plus en plus un complètement aux traitements médicamenteux. Sport et résilience : une formule complémentaire et enrichissante.
Qu’est-ce que la résilience ?
Dans le dernier numéro de Mutations, le Dr Philippe Bouhours, psychiatre spécialisé en thérapie comportementale et cognitive, définit la résilience comme « la capacité d’un individu à rebondir et à reprendre le cours de sa vie après un traumatisme physique ou psychique ». Il précise que la résilience est un processus sur le long terme et touche toutes les tranches d’âges, aussi bien les enfants que les personnes âgées. Il ne s’agit pas de devenir résilient du jour au lendemain mais bien d’intégrer cette démarche tout au long de sa vie. Mais qu’est-ce que la résilience concrètement ? Ce peut être la capacité à aller vers l’autre, à retrouver son optimisme, à avoir de nouveau confiance en soi, à mener de nouveaux projets…
Le sport en soutien à la thérapie
La pratique d’une activité sportive induit l’idée de rencontre, de partage mais aussi de dépassement de soi. De ce fait, le sport s’intègre parfaitement à la démarche de résilience. Le psychiatre Philippe Bouhours voit même dans la pratique sportive trois facteurs de résilience essentiels que sont « la détermination individuelle, la solidité physique et le contrôle émotionnel et la maturation psychique ». Selon lui, l’entraîneur peut faire figure de véritable tuteur de résilience : « Chaque processus de résilience implique une rencontre et une narration. La personne en souffrance va pouvoir raconter son histoire à un tiers, qualifié de tuteur de résilience. Ce dernier lui vient en aide grâce à son empathie et son écoute authentique, sans jugement ». La pratique d’une activité sportive régulière semble donc toute indiquée pour aider le patient dans le processus de résilience.
Une nouvelle politique de santé ?
Le jour où la caisse primaire d’assurance maladie s’appellera caisse d’assurance primaire santé, on sortira peut-être de la seule logique de remboursement des médicaments déclare Alexandre Feltz, médecin généraliste et adjoint au maire de Strasbourg où le sport est aussi délivré sur ordonnance ! Comme le rapporte le numéro #18 de Mutations, la ville de Strasbourg a mis en place dès 2012 un dispositif qui permet aux médecins de prescrire à leurs patients atteints de maladies lourdes (cancers du sein ; personnes infectées par le VIH etc…) la pratique régulière d’une activité sportive. Dans son projet régional de santé, l’ARS Paca suit la ligne de conduite initiée par la ville de Strasbourg et reconnaît le « rôle important de l’activité physique dans la prévention et la prise en charge des principales maladies chroniques ». L’ARS Paca a d’ailleurs missionné en 2018 Azur Sport Santé pour lancer un site internet qui recense toutes les activités sportives adaptées aux maladies et handicaps. Une politique de santé repensée donc où l’activité physique a toute sa place.