17ème Campagne estivale de prévention des conduites à risques en milieu festif (concerts, festivals…)
- 12 juillet 2018
Pour cette 17ème édition, la Mutualité Française Sud et ses partenaires, l’ARS PACA, le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, SIS Animation Paca-Est, la Fondation de Nice, le COREVIH Paca Est, l’ADSEA 06, la LMDE, l’ENIPSE, le Centre LGBT Cote d’Azur, AIDES, la mutuelle ÔJI, le groupe SOS Solidarités et la Ville de Nice organisent à nouveau leur campagne estivale de prévention des conduites à risques en milieu festif autour des thématiques de la santé sexuelle (incitation au dépistage VIH, IST et Hépatites, information sur les moyens de contraception), des conduites addictives mais également des risques auditifs
La Campagne été 2018
Depuis plus de quinze ans, la Mutualité Française Sud agit comme acteur de santé au sein des écoles primaires, collèges, lycées, campus étudiants ou encore des structures d’insertion.
Son objectif est de promouvoir la santé auprès des jeunes et du grand public pour les sensibiliser et favoriser l’adoption d’habitudes bénéfiques à leur santé. Elle en a acquis une expertise, reconnue par les partenaires institutionnels et s’est dotée de compétences spécifiques au sein du mouvement mutualiste.
Conscients de la nécessité de proposer à leur public un volet prévention adapté au contexte festif, les organisateurs évènementiels se tournent de plus en plus vers la Mutualité Française Sud, devenue acteur incontournable dans ce domaine.
Le département des Alpes-Maritimes est un lieu privilégié de rencontres et de fêtes. Plus d’un million de touristes profitent du soleil azuréen. C’est malheureusement une population particulièrement vulnérable, sujette aux conduites à risques.
De juin à août 2018, la Mutualité Française Sud et ses partenaires se mobilisent à nouveau pour prévenir et réduire les principales conduites à risques : transmission du VIH (dépistage rapide), IST, hépatites, consommation de produits psychoactifs et risques auditifs.
Le concept de la Campagne Été
Durant les mois de juin, juillet et août 2018, la Mutualité Française Sud et ses partenaires se mobilisent pour faciliter l’accès à l’information du public lors de la période estivale.
Les intervenants (professionnels de santé et bénévoles) sont présents dans les lieux de consommation et de rassemblements festifs, afin d’entrer en contact avec des usagers qui ne s’adresseraient pas spontanément aux points d’accueil et d’écoute proposés par les associations, structures, communes ou par le Département. Avec des outils spécifiques d’information et de prévention sur les conduites à risques (santé sexuelle, conduites addictives et risques auditifs), ils engagent des discussions sur les différentes thématiques évoquées.
Alcool, cannabis, tabac, sexualité, contraception, risques auditifs sont autant de thèmes abordés sur les différents stands de la campagne de prévention.
Au vu des derniers chiffres sur l’épidémie du sida, un accent particulier est mis sur l’incitation au dépistage avec une présentation des différents dispositifs existants. Le temps joue un rôle crucial dans le traitement de ces maladies et dans la prise en charge du patient, sans compter les risques de contamination pour les autres. Le dépistage apparaît maintenant comme un véritable outil de prévention dans le lutte contre le VIH et les IST.
Les stands de prévention permettent également de favoriser l’accès à l’information sur l’ensemble des problématiques liées à consommation de produits psychoactifs (licites et illicites) ainsi que de présenter les structures spécialisées en addictologie, pour une éventuelle orientation des usagers à l’issue du stand de prévention.
Les enjeux sont donc importants : débanaliser les premières consommations des jeunes pour mieux les prévenir ; expliquer les dangers et les interdits ; repérer et intervenir le plus précocement possible ; réduire les dommages ; changer de regard sur les consommateurs (jeunes, moins jeunes, insérés ou en situation de précarité…) afin de mieux répondre à leurs besoins.
Il ne peut y avoir de prise de conscience sans connaissance, l’information étant le premier niveau de la prévention.
Pour cela, environ 25 stands de prévention et de réduction des risques seront mis en place lors des principaux évènements festifs et culturels des Alpes-Maritimes (concerts, festivals, manifestations grand public).
Le public trouvera sur les stands des outils d’information, de prévention et de réduction des risques concernant : le VIH, le dépistage rapide (TROD), la sexualité, les relations amoureuses, la contraception, les produits psycho actifs, les conduites de addictives, les risques auditifs etc.
Sont distribués durant les interventions : brochures, flyers, préservatifs masculins et féminins, éthylotests, bouchons d’oreilles, ‘roule ta paille’…
De plus, un éthylomètre électronique permettra d’apportera une information claire et validée sur le taux réel d’alcoolémie des usagers et les renseignera sur les règles de sécurité concernant la conduite d’un véhicule.
En 2018, un service de prêt de casque de protection auditive pour enfants sera proposé sur certains stands de la Campagne Été.
Au fil des nombreuses éditions précédentes, la Campagne Eté de la Mutualité Française Sud n’a cessé de favoriser les partenariats avec les autres structures locales de prévention. Les associations, les collectivités et les services de santé sont des interlocuteurs indispensables pour accompagner l’équipe de la Mutualité Française Sud tout au long de ces stands de prévention.
Cette année, les partenaires de la Campagne été 2018 sont :
- l’ARS PACA
- Le département des Alpes- Maritimes (CeGIDD)
- SIS Animation Paca-Est
- Fondation de Nice
- COREVIH Paca Est
- ENIPSE
- Centre LGBT Cote d’Azur
- La Mutuelle Des Etudiants – LMDE
- Mutuelle OJI
- AIDES
- Groupe SOS Solidarités
- ADSEA 06
- Ville de Nice
« Depuis de nombreuses années, SIS Animation renouvelle sa participation à la campagne d'été de la Mutualité Française. C'est l'occasion pour l'association de proposer une offre élargie de prévention en santé sexuelle auprès du public et de renforcer les compétences psycho sociales des festivalier.e.s au travers d'échanges moins formels sur la qualité de vie sexuelle, les prises de risques, et les discriminations.
La présence de partenaires associatifs et institutionnels permet également une approche globale de la santé des personnes et facilite, a posteriori, l'accès aux dispositifs d'accompagnement en santé."
»
Les chiffres des conduites à risques à propos de la santé sexuelle…
Ce que nous dit l’Organisation Mondiale de la Santé
La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence.
Ce que nous dit le COREVIH Paca-Est
L’épidémie du VIH en territoire PACA-EST demeure préoccupante.
En 2016, 134 découvertes de séropositivité VIH ont été déclarées dans le 06. Rapporté à la population française, le taux de découverte est ainsi de 124 par million d’habitants, soit le plus élevé de la région PACA.
Les nouvelles découvertes de séropositivité concernent principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH, 69 % des cas). Ces nouveaux diagnostics étaient associés dans 26 % des cas à un diagnostic d’IST.
Les contaminations par voie hétérosexuelle persistent, notamment chez les femmes et chez des personnes originaires d’un pays de naissance autre que la France. Le retard au diagnostic était présent dans 26% des cas.
Le nombre de patients vivant avec le VIH (PVVIH) suivis sur le territoire Paca Est en 2017 est de 3693. 20 % des patients suivis ont 60 ans et plus. En terme de stratégie de prévention diversifiée, plus de 98 % des PVVIH suivis sur le territoire sont traités par antirétroviraux et près de 96 % d’entre eux ont une charge virale indétectable.
Enfin, le nombre de personnes suivies en prophylaxie Pré-Exposition (PreP = (Traitement qui permet de limiter le risque de contamination) était de 387 fin 2017.
Ce que nous dit Chrystelle Colin, référent Santé Sexuelle, Mutualité Française Sud
Lorsque l’on parle de sexualité, la tendance est de faire référence à une hétéronormativité* (postulat qu’il n’existe que 2 sexes ♂ ♀et par la même 2 genres, masculin et féminin). Dès notre plus jeune âge, nous sommes confrontés à un rôle prédéfini par la société et en lien avec notre sexe.
Amener les jeunes à savoir identifier ces normes pour leur permettre d’avancer dans leur construction sociale et identité sexuelle, est un des objectifs de la Mutualité Française Sud lors de nos interventions auprès des jeunes.
Ce sujet reste encore tabou en 2018. Garçons et filles ont une méconnaissance de leurs corps et de son fonctionnement.
En matière d’IST* (infections sexuellement transmissibles), on s’aperçoit que l’on a beaucoup parlé du VIH, au détriment des autres IST.
Et le plaisir dans tout ça ?
Alors pour une bonne sensibilisation des jeunes à la sexualité, la Mutualité Française Sud privilégie un accès pour tous à l’information sans tabou ni stéréotype et les sensibilise sur les sujets de santé sexuelle : prévention des IST, accès à la contraception, consentement, et bien sûr le plaisir. Les stands de prévention de la Campagne Été sont réalisés dans la continuité de nos interventions en milieu scolaire et étudiant : un temps de dialogue et d’échange pour faire évoluer les représentations des jeunes et les amener à opérer des choix éclairés en matière de santé.
« L’arrivée de l’été n’est pas qu’une période de détente où la belle saison nous invite à la rencontre et aux loisirs. C’est aussi une saison de tentation ou s’entremêlent tout type de consommations et pratiques à risque dans des environnements festifs qui foisonnent sur la Côte d’Azur.
Pendant l’été 2018 et comme chaque année, la Fondation de Nice à travers son CSAPA s’associera à la campagne de prévention santé de la Mutualité Française, afin d’informer des dangers liés à certaines pratiques addictives et diffuser des conseils, du matériel pour les réduire. Nous serons présents sur les festivals afin qu’été rime aussi avec sécurité. »
A propos des conduites addictives…
En France, les niveaux de consommation de certaines substances psychoactives, en particulier l’alcool, le tabac et le cannabis, demeurent élevés chez les adolescents(Drogues : chiffres clés – Juin 2017 – OFDT). Ce malgré les évolutions de la réglementation visant à limiter l’accès des mineurs à ces produits et les campagnes de prévention répétées.
On a pu constater une modification des usages et des modes de consommation de certaines substances psychoactives, comme par exemple l’alcoolisation ponctuelle importante qui tend à se développer chez les adolescents : un jeune sur deux déclarant une alcoolisation ponctuelle importante dans le mois.
Les trois principaux produits psychoactifs consommés par les jeunes sont l’alcool, le tabac et le cannabis. Toutefois, les usages de ces trois produits apparaissent séquencés au fil de l’adolescence. C’est principalement à cette période que se fait l’initiation à la consommation de substances psychoactives licites (alcool/tabac) mais aussi de certaines substances illicites (cannabis…).
Quel que soit le produit considéré, la précocité de l’expérimentation et de l’entrée dans la consommation accroît les risques de dépendance ultérieure et plus généralement de dommages subséquents.
On observe une diminution des fumeurs quotidiens de tabac de 17 ans, 32% en 2014 contre 41% en 2000. Par contre, l’usage de la chicha se développe depuis quelques années chez les adolescents. En 2014, deux adolescents de 17 ans sur trois l’avaient expérimentée (65%) dont 40% l’ont utilisée plus de dix fois, soit un quart des adolescents de 17 ans.
En 2016, à 17 ans, plus de un adolescent sur deux (53%) a déjà expérimenté la cigarette électronique, dont 2% sont des usagers quotidiens.
L’expérimentation du cannabis est en hausse chez les jeunes de 17 ans (48%), de même que l’usage régulier remonte et concerne 9% des jeunes de 17 ans. 8% des 17 ans présentent un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance.
Jusqu’à récemment, l’usage de MDMA (ecstasy) était plutôt en baisse, mais cette tendance semble s’inverser. La consommation de cocaïne a également cessé de baisser pour se stabiliser, voire augmenter. L’usage de Kétamine (un anesthésiant), de GHB et d’hallucinogènes demeure limité, comme celui d’amphétamines. L’héroïne et les autres opiacés (morphine, etc…) sont peu consommés, mais leur usage entraîne plus de risques, notamment du fait de leur mode de consommation par injection. Cependant, la pratique de l’injection continue de reculer.
Depuis plusieurs années, de nouvelles substances sont apparues sur le marché et d’autres ont refait surface : il s’agit des drogues de synthèse (MDMA, Kétamine, GHB, Cannabis de synthèse…), bien connues des milieux festifs. Elles se retrouvent aussi dans d’autres contextes de consommation.
L’expression « drogues de synthèse » désigne des molécules chimiques synthétisées en laboratoire. En 2014, 1,7% des jeunes de 17 ans disent avoir expérimenté un nouveau produit de synthèse mais seul 0,7% ont précisé le type de produit consommé.
A propos des risques auditifs…
Qui dit « fête » dit « musique ». Aussi, serait-il difficile d’intervenir en milieu festif sans évoquer les risques liés à l’écoute prolongée de musique.
Selon la récente enquête réalisée par l’association JNA dans le cadre de la campagne Journée Nationale de l’Audition de mars 2018, 6 jeunes sur 10 âgés de 15 à 17 ans ont déjà ressenti des sifflements ou bourdonnements dans les oreilles et 27% des 25-34 ans déclarent souffrir d’acouphènes régulièrement ou en permanence (Source enquête JNA – Ifop « Acouphènes et hyperacousie : fléaux du 21e siècle ? » 2018).
En août 2017, un décret relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés est paru au Journal Officiel. Ce décret a notamment défini les niveaux sonores à respecter pour les organisateurs de concert, passant de 105dbl à 102 dbl.
Ce décret détermine également des mesures de prévention des risques auditifs : information du public, mise à disposition de protections auditives individuelles ou encore mise en place de dispositions permettant le repos auditif.
La distribution de protection comme les bouchons d’oreilles apparaît de plus en plus comme un service indispensable que les organisateurs de concerts doivent intégrer.
La Mutualité Française Sud distribue en moyenne 6 000 paires de bouchons d’oreilles par campagne estivale de prévention. Cette année, la prévention des risques auditifs des enfants sera particulièrement concernée avec un dispositif de prêt de casques auditifs de protection destinés aux enfants de moins de 12 ans.
Contacts presse
Mutualité Française Sud, Délégation départementale 06 :
>> Coraline CARBONELL ,Responsable activité prévention et promotion de la santé
Port : 06 80 01 37 76
Tel : 04 93 82 88 58
coraline.carbonell@sudmutualite.fr
>> Aurélie MOLLIEX, Chargée de mission
Port : 06 23 72 52 34
Tel : 04 93 82 88 54