Santé et valeurs républicaines : un débat et des espoirs pour l’avenir !

Jeudi 15 octobre, la délégation Hautes-Alpes de la Mutualité Française Paca organisait un grand débat autour de l’accès aux soins pour tous, avec comme fil conducteur les valeurs républicaines. Jean-Paul Delevoye, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) troisième assemblée nationale, consultative, était le grand témoin de la soirée à laquelle participait une centaine de personnes.

« Nous souhaitions un débat social et citoyen en replaçant l’Homme au centre du dispositif. Nous devons apprendre à construire ensemble, à réfléchir ensemble. C’est le rôle de notre mouvement de s’interroger et d’échanger avec des personnes qui ont des points de vue différents. Cela enrichit le débat », explique Denis Philippe, le président de la délégation haut-alpine de la Mutualité Française Paca.
La soirée a été riche, lancée par un discours de Jean-Paul Delevoye pertinent et percutant. « Nous avons des émotions à géométrie variable. Notre planète est fragile. L’humain est précieux. Nous devons décaler notre regard pour répondre à cette question pertinente sur la santé. Citoyens du monde, nous sommes tous responsables de notre offre de soins. Nous devons recréer des espérances, qui sont les gourmandises du futur ».
Les intervenants Haut-Alpins ont étoffé l’introduction par des exemples concrets. Le Dr Filippi, président MG France 05, est revenu sur le rôle du médecin généraliste, pas toujours valorisé, la désertification médicale, qui n’est pas sans rappeler celle de 1870, la féminisation de la profession, les attentes des nouveaux médecins, pas toujours celles que l’on imagine. « Nous voyons à Gap une désertification du centre-ville vers la périphérie » constate Catherine Asso, adjointe au maire de Gap.
Agnès Antoine, coordinatrice de l’association citoyenne de défense de l’hôpital public de Briançon, et Jérôme Vieuxtemps, le délégué territorial de l’ARS, ont eu des échanges musclés, tout en gardant le sourire. La première indiquant, au sujet de la disparition du service de réanimation de l’hôpital, « la population s’est sentie humiliée, l’hôpital a été fragilisé », le second admettant une faille dans la communication « Nous avons manqué de pédagogie, c’est un sujet très sensible. Nous avons pensé à la sécurité des patients. Cette graduation des soins est primordiale ». Faisant réagir le grand témoin « Avec la mondialisation, nous respectons plus les procédures que l’Homme. Cela entraîne une dislocation sociale ».
Marc Devouge, secrétaire général de la Mutualité Française Paca, s’est alarmé face à la progression des inégalités. « L’égalité des soins est écrite dans le code de la santé, il est nécessaire d’apporter des réponses spécifiques pour corriger ces inégalités ».
Le tiers-payant a été soulevé, tout comme l’e-santé et l’idée de faire un schéma numérique de santé.  Une question sur l’obésité a permis d’aborder la prévention et la nécessité de sensibiliser les enfants. En a découlé la pratique régulière d’une activité physique pour améliorer sa santé et la nutrition. Une matière peut être « oubliée » dans le cursus du Médecin ? « C’est plus complexe que ça », rappelle le Dr Filippi.
Après deux heures d’échanges, le débat s’est conclut sur les propos de Denis Philippe « La santé est l’affaire de tous. On voit bien que seul on va vite, mais ensemble on va plus loin ».
Isabelle Cambos

Devenons acteur de notre destin

Jean-Paul Delevoye, le président du Cese, est un optimiste. Il croit en l’Humain, capable de trouver le chemin qui permet d’atteindre un objectif. Son discours, tout en finesse, témoigne de son envie de s’engager à nos côtés pour relever les défis de demain, ceux de la santé, bien sûr, mais aussi ceux de l’Humanité.« Ne soyons pas enfermés ! Nous avons la possibilité de nous battre. Nous sommes des consommateurs de la République. Nous sommes aussi une famille et devons être acteurs de notre politique de santé. Le sens des valeurs c’est ce qui nous transcende », rappelle-t-il. A nous de retrouver l’espérance, le sens du collectif. Jean-Paul Delevoye nous encourage à construire ensemble l’avenir. Et le thème du débat, qui a permis des échanges passionnés et passionnants l’a captivé. « Les mythes républicains s’effritent, il y a une fracture et nous devons être attentifs. Il est important de retrouver l’espérance, c’est la gourmandise du futur. Pour cela nous devons jouer collectif afin de développer la société dans laquelle nous voulons vivre. Pour aller vers cet avenir, nous devons respecter les différences » poursuit-il. Il est temps de s’interroger de prendre la mesure des bouleversements qui nous entourent, car nous sommes tous responsables. Il n’a pas oublié la solidarité qui grandit un individu. « Prendre soin de soi, prendre soin de l’autre, avoir un projet social. Il est temps d’être rebelle pour accompagner le changement et éviter la rupture du dialogue social. J’ai confiance en l’Homme », conclut Jean-Paul Delevoye.

I.C