La loi de 2016 du code de la santé publique, accorde une place importante à la lutte contre les IST, notamment auprès des jeunes. Deux réalités épidémiologiques sont distinguées : dès l’entrée en sexualité des jeunes et celle plus ciblée des jeunes vulnérables, en situation de précarité, migrants, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Petit état des lieux des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Depuis près de 20 ans, avec l’augmentation des comportements sexuels à risque, les IST sont en recrudescence. On constate même une réapparition de certaines infections qui avait pratiquement disparu des pays occidentaux, comme la syphilis.
Pour certaines IST, Provence-Alpes-Côte d’Azur se situe au-dessus de la moyenne nationale, parmi les premières régions touchées. Si ces infections sont en augmentation, il faut souligner le travail réalisé par les « réseaux sentinelles » qui affinent toujours plus leurs mesures et tendances et l’amélioration des pratiques de dépistage. Ces augmentations, qui sont réelles, sont à pondérer par la possible sous-estimation des rapports précédents.
Certaines IST sont en hausse pour la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : + 127 % entre 2014 et 2016 pour la gonococcie, 81 % des patients déclarées pour la syphilis, 15 % des découvertes de VIH chez les 15-24 ans.
La population féminine est touchée par les chlamydiae, les 15-24 ans ayant les taux de diagnostics les plus élevés. Cette infection est un enjeu de santé publique du fait de ses séquelles potentielles comme une grossesse extra-utérine ou l’infertilité.
Les infections à papillomavirus humain touchent également les femmes. En effet, huit femmes sur dix seront exposées à ces virus. Dans 10 % des cas, l’infection pourra entraîner des lésions précancéreuses au niveau des cellules du col de l’utérus. Malgré l’efficacité prouvé du vaccin dans la lutte contre ces infections, la région Sud a l’une des couvertures les plus faibles de France. Moins de 20 % des jeunes filles ont été vaccinées.
Le préservatif est un moyen de prévention des IST et les jeunes l’ont bien compris. Aujourd’hui, 9 jeunes sur 10 l’utilisent, contre 14 % en 1985. Il apparaît comme un code d’entrée dans la sexualité. Il est à noter que son utilisation lors du premier rapport sexuel augmente avec le niveau d’études et à contrario baisse, avec la précocité de ce premier rapport.
Dans la lutte contre les IST, les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD) et les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) jouent un rôle essentiel. Ces opérateurs publics proposent une offre globale de santé sexuelle au-delà du cadre du dépistage en respectant l’anonymat des bénéficiaires.
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