Le Tribunal de Grande Instance de Marseille a validé le 30 juin dernier, la restructuration du passif du Grand Conseil de la Mutualité suite à la signature d’un CREF (Contrat de Retour à l’Equilibre Financier) avec l’ARS-PACA le 23 juin. Petite mise au point avec Marc Becker, Président du Grand Conseil de la Mutualité (GCM).
@Mutpaca : Vous venez de signer un CREF avec l’ARS et suite à cela le Tribunal vous a accepté une réforme de votre plan de redressement, qu’est-ce que cela implique pour le GCM ?
Marc Becker : c’est l’aboutissement de 18 mois de démarches entreprises auprès des pouvoirs publics par les équipes techniques et politiques du GCM et moi-même ! C’est aussi une belle reconnaissance de notre mission d’intérêt général par les pouvoirs publics. Ce qui avait été d’ailleurs souligné dans un courrier que nous avait adressé la ministre de la santé, Marisol Tourraine.
Plus concrètement la réforme de notre plan de redressement permet de ramener le passif à un montant raisonnable qui permettra de pérenniser les activités du Grand Conseil.
On ouvre une nouvelle page de l’histoire bicentenaire du Grand Conseil. Mais beaucoup reste à faire : notre objectif – et celui des pouvoirs publics- est de maintenir notre offre de soins partout où nous sommes implantés. Le Grand Conseil est reconnu d’utilité publique, nous entendons bien jouer notre rôle et en obtenir les moyens !
@Mutpaca : Vous gérez 11 centres de santé dont 9 ont reçu le label de maison régionale de santé. Envisagez-vous d’en ouvrir d’autres ?
Marc Becker : L’exercice regroupé de la médecine est indispensable pour répondre à la crise actuelle des soins de premier recours. Outre la médecine d’équipe, les centres de santé ont la spécificité de garantir le respect des tarifs du secteur 1, le tiers-payant généralisé et la mise à disposition de plateaux techniques. Mais cela a un coût et ces pratiques spécifiques ne sont pas rémunérées. Le résultat est qu’aujourd’hui ce modèle économique n’est pas assuré ! Tous les gestionnaires de centres de santé médicaux ont des problèmes d’équilibre de gestion. Le Grand Conseil, tant que les conditions économiques ne seront pas réunies, ne pourra pas créer de nouveaux centres médicaux. Cette situation est d’autant plus problématique que des nombreux besoins existent et ne vont cesser de s’accentuer avec la désertification médicale croissante.
@Mutpaca : Quelles seraient pour vous les conditions requises pour viabiliser le modèle économique des centres de santé ?
Marc Becker : En premier lieu, il faudrait reconnaitre notre spécificité : nous faisons plus que soigner, ou faire des consultations, nous exerçons un rôle d’accompagnement du patient et nous assurons une prise en charge médicale globale et coordonnée. Il faudrait que cette spécificité, reconnue par les pouvoirs publics, puisse être rétribuée. Il faudrait également une équité complète avec la rémunération de la médecine libérale. Malgré l’avancée du nouvel accord des centres de santé avec la CNAMTS, on n’y est pas encore.
L’autre point est la simplification du tiers-payant : il faut simplifier les procédures car en l’état le dispositif est trop coûteux et nous avons trop de rejets !
Enfin, si nous voulons développer de nouvelles structures ou le fonctionnement des structures existantes, il faut que l’on puisse nouer des partenariats pour les financer. Sur ce plan, les collectivités locales et les Mutuelles de Livre II ont toute leur place.
A propos du Grand Conseil de la Mutualité :
Le Grand Conseil de la Mutualité (GCM), présidé par Marc Becker, est le 1er réseau de services de soins et d’accompagnement mutualistes (Ssam) dans les Bouches-du-Rhône. Organisme privé à but non lucratif, reconnu d’utilité publique, le GCM soigne 200 000 patients par an.
Il comprend 11 centres médicaux, 21 centres dentaires, 1 service d’hospitalisation à domicile et 5 services de soins infirmiers à domicile, 1 foyer pour personnes âgées valides.
Il est membre de la Fédération des Mutuelles de France et de la Fédération Nationale de la Mutualité Française.
Contact : Cécile Palomo, Chargée de communication cecile.palomo@gcmutualite.fr ou tél. : 06 82 44 90 59