Afin de mieux faire connaitre son action, la Mutualité Française PACA lance une série d’interviews sous forme de « 3 questions à… ». Interview inaugurale de Denis Philippe, Vice président de la Mutualité Française PACA en charge de l’Economie Sociale et Solidaire.
@Mutpaca : Le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire est actuellement en discussion au Parlement afin de poser un cadre légal à ce secteur économique souvent méconnu des Français. Quelle place occupe la Mutualité française dans ce domaine ?
Denis Philippe : La Mutualité est une des trois composantes historiques de l’ESS, au même titre que les secteurs coopératif et associatif. Les valeurs de solidarité et de non-lucrativité sont au cœur des missions de ces trois composantes et le projet de loi débattu en ce moment doit nous permettre de redonner une dynamique à ces valeurs fondatrices. Il est aujourd’hui nécessaire d’effectuer un travail sur nous-mêmes afin de déterminer dans quelle mesure elles guident notre action envers nos adhérents et de bien informer ceux-ci sur le sens de nos engagements. La notion de solidarité, centrale dans notre travail doit davantage se traduire concrètement dans l’esprit de nos adhérents. Il s’agit par ailleurs de tordre le cou à certaines idées reçues selon lesquelles, par exemple la non-lucrativité serait perçue comme synonyme de mauvaise gestion.
@Mutpaca : Quels sont les intérêts de la loi en gestation ?
D.P : Le texte soumis au Parlement permet de mettre en lumière le fait qu’il existe une autre forme d’entreprenariat et de réaffirmer ses spécificités. Les entreprises de l’ESS ont aujourd’hui un atout considérable car elles sont des acteurs de proximité, des interlocuteurs accessibles pour leurs adhérents. Cette proximité est en phase avec les attentes actuelles des consommateurs. La Mutualité a pris part aux consultations préalables à la discussion du texte et nous sommes assez satisfait de l’évolution que cette loi apportera. Nous restons cependant vigilants, notamment sur un point ; la possibilité d’ouvrir à des entreprises marchandes une reconnaissance en tant qu’acteur de l’ESS. Nous craignons un effet de « labélisation » de l’ESS profitant à des acteurs qui ne partagent pas nos valeurs.
@Mutpaca : Quel est le rôle de la Mutualité Française à l’échelon régional pour porter la voix des acteurs de l’ESS ?
D.P : La Mutualité entend occuper pleinement sa place d’acteur et de promoteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) en PACA, c’est en tout cas la feuille de route fixée par le Président de l’union régionale Jean-Paul Benoit et notre conseil d’administration. Cela se traduit par nos actions sur le terrain, ou par nos rencontres avec les différents acteurs de la vie locale. Nous allons apporter aussi un soin tout particulier à nos représentations au sein des principales instances de l’ESS (Chambre Régionale de l’ESS, Union Territoriale de l’ESS). Dans cette optique, la Mutualité ès-qualité vient d’entrer au Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) où j’ai l’honneur de la représenter au sein du premier collège, celui des entreprises. C’est un événement important que la Mutualité ait pu accéder à un siège au sein de cette institution représentant la société civile car les avis du CESER permettent d’éclairer et de guider le Conseil régional dans ses prises de décision. Notre entrée au sein de cette institution marque une meilleure prise en compte des acteurs historiques de l’ESS à l’échelon régional.