Réduire les dépenses de santé signifie aussi réduire les frais d’hospitalisation. La Mutualité Française milite pour un accès facilité à l’hôpital, grâce au conventionnement hospitalier.
Dispense d’avance de frais et maîtrise des tarifs : c’est tout l’enjeu du conventionnement hospitalier, lancé depuis 2012 par la Mutualité Française Paca. Il s’agit d’un accord entre la Mutualité et les établissements hospitaliers signataires de type MCO (médecine, chirurgie, obstétrique), publics ou privés. Dans ce cadre, les unions régionales de la FNMF sont en charge, au nom des mutuelles, de négocier des tarifs préférentiels sur le prix de la chambre particulière.
Caroline Albenois : Quel est le taux d’établissements concernés par le conventionnement hospitalier ?
Marc Devouge : En février, le conventionnement portait sur 57% des séjours hospitaliers au niveau national. Cela représente 344 hôpitaux publics, 70 ESPIC (établissements de santé privés d’intérêt collectif) et 136 cliniques privées. En Paca, ce chiffre atteint 40%. Mais il s’agit d’une des régions qui comporte le plus grand nombre d’établissements (plus de 100). Le territoire est contrasté. Le plus gros établissement concerne 12% de parts de marché, quand le plus petit représente 0,1%. La Mutualité Française Paca s’attache à apporter la même attention, quelle que soit la taille de l’hôpital ou de la clinique, afin de mailler le territoire. Couvrir 40% des séjours est un joli résultat, et ce n’est pas fini. J’ai visité le centre hospitalier d’Arles, la signature est en cours. Le CHU de Nice aussi, ainsi que d’autres établissements du Var. Nous espérons gagner encore 10% d’ici fin avril.
C.A : Pourquoi se limiter aux établissements MCO ?
M.D : Le conventionnement hospitalier mutualiste est un dossier complexe. Nous représentons les 149 mutuelles qui ont signé la charte. Nous avons choisi pour commencer de sélectionner des hôpitaux et cliniques MCO pour démarrer cette nouvelle mission de la façon la plus simple possible. Pour nous, union régionale de la Mutualité Française Paca, c’est un nouveau métier. Mais le comité de pilotage national se réunit en mars pour envisager une extension du conventionnement aux établissements « SSR », soins de suite et de réadaptation, qui pourrait être envisagée dès le second semestre 2014. Le conventionnement a déjà évolué, passant de la chambre particulière avec nuitée à la chambre sans nuitée. Le dossier n’est pas fermé, il y aura encore des évolutions.
C.A : Quelles seront ces évolutions ?
M.D : Comme je l’ai évoqué ci-dessus, après avoir étendu le conventionnement à la chirurgie ambulatoire, les établissements SSR vont vraisemblablement pouvoir être bientôt conventionnés pour le supplément pour chambre particulière. L’hospitalisation est toujours une source de dépenses importante pour le mutualiste: forfait journalier, frais d’accompagnant, dépassements d’honoraires, forfaits divers… Par manque de moyens, un tiers des Français repousse des soins classiques (dentaires, optiques), mais aussi les hospitalisations qui ne sont pas urgentes. L’accès aux soins serait favorisé si des conventions limitaient les restes à charge pour le patient. C’est, en tout cas, la volonté de la Mutualité Française.