Mutualiste marseillais, Marc Becker préside le Grand Conseil de la Mutualité (GCM) depuis octobre 2013. Il préside également la Mutuelle de France Plus Marignane-Vitrolles.
Caroline Albenois : Qu’est-ce que le Grand Conseil de la Mutualité ?
Marc Becker : C’est l’organisme, reconnu d’utilité publique, qui gère de nombreuses œuvres sociales dans les Bouches-du-Rhône : 11 centres de santé médicaux, 9 centres optiques, 22 centres dentaires, 4 services de soin infirmier à domicile (SSIAD), 1 service d’hospitalisation à domicile (HAD), et 1 foyer de logements pour personnes âgées valides. C’est le premier réseau de soin privé à but non lucratif du département.
Le GCM est ouvert à tous. Elle offre le tiers-payant « sécurité sociale » à tous les assurés sociaux. Et depuis octobre, le tiers-payant sécurité sociale+mutuelle aux adhérents des mutuelles.
Le réseau santé du Grand Conseil de la Mutualité est présent sur l’ensemble des Bouches-du-Rhône. Il a été fondé en 1821 par les mutuelles du département, a ouvert sa première réalisation sanitaire et sociale en 1860, une pharmacie mutualiste, afin de protéger les citoyens contre le choléra ! Aujourd’hui, il a vocation à répondre aux besoins de santé des habitants des Bouches-du-Rhône, sans discrimination et en proposant des tarifs conventionnés, de secteur 1, sans dépassement d’honoraire.
200 000 patients sont soignés chaque année. L’utilité sanitaire et sociale des centres de santé, qui répondent aux enjeux du système de santé et garantissent un accès aux soins à travers une offre aux tarifs opposables avec tiers payant, est d’ailleurs réaffirmé par le rapport l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), sur la situation économique et la place des centres de santé dans l’offre de soins de demain.
C.A : Vous avez connu des difficultés économiques, où en êtes-vous aujourd’hui ?
M.B : Nous avons connu un plan de redressement de 18 mois. Le GCM s’est restructuré, afin de proposer une meilleure qualité de services. Mais la réalité économique et sanitaire fait que nous ne pouvons plus agir seuls aujourd’hui car nous sommes dépendants de nos partenaires et du contexte réglementaire. En effet, nous sommes soumis au SROS (Schéma régional d’organisation des soins) piloté par l’Agence Régionale de Santé, qui cherche à répondre aux besoins des patients et aux nécessités de planification sanitaire en maillant le territoire. Mais la participation de notre réseau aux objectifs de santé publique nécessite un financement public que nous n’avons pas totalement obtenu. D’autant que nous sommes reconnus d’utilité publique depuis 1926.
Un rapport de l’igas de 2013 a confirmé la nécessité de renforcer le financement des centres de santé comme le demande depuis des années le GCM. Des négociations avec la Cnam, pour meilleure prise en charge des surcoûts liés à la pratique de la médecine regroupée, sont actuellement en cours.
Nous demandons aussi que les modes de rémunération des centres soient clairement définis dans le Plan national santé. Nous avons aussi lancé le 14 février dernier, une souscription citoyenne, pour récolter des fonds mais aussi pour faire connaître notre structure.
C.A : Quelles perspectives d’avenir s’offrent au Grand Conseil ?
M.B : La priorité est de développer nos centres de santé et de conforter ainsi notre réponse aux besoins de santé des habitants des Bouches-du-Rhône. Le GCM poursuit ses missions d’accès aux soins pour tous et de prévention santé, en participant aux campagnes nationales de prévention telles que les dépistages organisés des cancers, ou des opérations plus locales comme « Handidents », qui permet aux personnes handicapées en lit ou en fauteuil, de consulter un dentiste.
Le GCM travaille aussi aux réponses innovantes en matière de santé comme l’hospitalisation à domicile.